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Illustration réalisée par Cécile Aurégan

« Depuis l’époque romaine, passés nos petites querelles de mars, notre besoin d’ouverture en avril et nos appétits festifs en mai; le mois de juin honore la déesse Junon qui se voit attribuer l’invention de la monnaie.

Aujourd’hui balloté entre vacances et examens, juin entretient son habitude à lancer les comptes; le compte du correcteur dont l’appréciation devient un classement, le compte des jours qui nous séparent des joyeusetés estivales, le compte de dépenses des vacances familiales, le compte d’épargne des plus chanceux de cette pandémie mondiale, le compte d’une année qui s’écoule, qu’on imagine bientôt plus proche d’une fin que d’un début, le compte des kilos à perdre face au compte des apéritifs à partager, le compte des six personnes à ne pas dépasser pour nous rassembler en terrasse des cafés, le compte de comment tous assumer le « quoiqu’il coûte » de certains, le compte des intérêts dûs aux intéressés.

Notons qu’après juin, les romains choisissent de nommer les mois par ordre chronologique, ainsi Quintilis (cinquième) est le nom donné à juillet avant qu’il rende hommage au mois de naissance de Jules César. Dans nos cités de fourmis bercées par le chant des cigales résonne un extrait de cette fable affranchie de morale.

« Je vous paierai, lui dit-elle,
Avant l’Oût, foi d’animal,
Intérêt et principal. »
Extrait de « La Cigale et la Fourmi », Jean de la Fontaine

C’est ainsi que la monnaie de juin puise dans nos activités de fourmis la force des promesses d’étés à chanter et d’automnes à danser, inspirant le tire de notre playlist mensuelle, « Monnaie de fourmis, plaisir de cigales ». »

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