Mai 2021— Mai, habitudes et excès
Illustration réalisée par Océane Lhoste
« À l’époque romaine, Maia, déesse de la fertilité et mère d’Hermès, donne son nom à mai, le mois des fêtes en l’honneur de la végétation, des fleurs, des sources et de l’eau, devenu plus récemment le mois de « ce qui nous plait ». Et l’observation de la gestion de ces richesses naturelles questionne l’ambivalence des liens historiques que nous entretenons à « ce qui nous plait ».
Il apparait que la pandémie mondiale ravive des saveurs cachées dans nos habitudes et rappelle notre capacité à vivre dans l’insouciance de ce dont nous jouissons.
Les vivants étant habitués à l’être, nous comprenons l’impermanence de notre enthousiasme à la simple idée d’être en vie.
Aussi, nous constatons que nous créons nos habitudes avec ce qui nous plait. Que nos habitudes diminuent la perception consciente de ce qui nous plait. Que ce qui nous plait devient une habitude dont nous oublions qu’elle nous plait. Que l’habitude en elle-même ne nous plait plus. Ou encore que s’être habitué à ce qui nous plait, fait que ce qui nous plait, ne nous plait plus… Le plaisir est-il une poule dont l’habitude est l’oeuf ?
Ajoutant à cela que notre appétit pour l’excès illustre aussi l’ambivalence de notre rapport au plaisir, ayant également pour effet d’en réduire le charme dans sa consommation. Observant que l’habitude et l’excès constituent en eux-mêmes des sources de plaisir, nous nous arrêtons ici en suggérant de proportionner nos excès à l’habitude dont nous conservons pleinement la saveur … fastoche !
Mai 2021 nous offre l’occasion de renouer en toute conscience avec certaines joies dont nous oublierons bientôt qu’elles en sont. Pour accompagner ce bain de festivités conviviales, nous partageons cette nouvelle playlist mensuelle intitulée « Mai, habitude et excès ». »