2021 Les playlists éditorialisées

Février 2021 : Ego Trip

27 July 2022
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Février 2021 — Ego Trip

Illustration réalisée par EMiliEN.TIF

 Pourquoi le mois février a-t-il seulement 28 jours ?

Sous l’empire romain, Sosigène d’Alexandrie, astrologue de César, propose de se baser sur l’année solaire afin d’équilibrer les saisons (365 jours répartis en 12 mois). Par plaisir personnel, Jules César enlève un jour au mois de février pour le rajouter à « son » mois, celui de juillet, donnant son nom au calendrier julien.
Auguste, successeur de « Jules », jaloux, fait de même et retire un autre jour à février pour le rajouter à août, « son » mois. Le soleil ayant besoin de 365,25 jours pour faire sa révolution, on décide qu’une fois tous les quatre ans, un jour sera ajouté à février afin de combler ce manque.
César et Auguste, glorieux empereurs, ont chacun réalisé cette prouesse d’avoir renchéri d’un jour à « leurs mois », s’assurant la notoriété digne de la bravoure manifeste de cet acte.

L’expression de nos egos dans notre calendrier actuel ne nous est peut-être pas inutile ? Le mentionner dans ces lignes nous rappelle notre propension à la jalousie souvent exacerbée par l’idée de pouvoir, et nous inspire le thème de cette playlist mensuelle intitulée « Ego Trip ». »

2021 Les playlists éditorialisées

Janvier 2021 : Révolution permanente

13 July 2022
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Janvier 2022, Révolution permanente

Illustration réalisée par Camille Silvain

Au siècle des cathédrales, l’apparition du mot « révolution » désigne un mouvement, celui du retour
périodique d’un astre à un point de son orbite. C’est ainsi que nous célébrons chaque fin d’année la
révolution de la planète qui porte notre monde vivant, jouissant sereinement de la permanence de
ce qui tourne en rond.
Quelques centaines d’années plus tard, ce même terme indique le renversement brusque et violent
d’une situation établie. À l’instar de la précédente, cette définition repose sur la considération d’un
moment précis dans la continuité cyclique et historique des rapports de force entre êtres humains.
Notre langage a-t-il l’audace de nous souffler qu’à chaque révolution nous recommençons à tourner
en rond ?

Il y a 150 ans, Emilio Castelar y Ripoll, « 1er président éclair » de la république espagnole écrivait,
« Quand la pensée se tait, les révolutions parlent ». Ce début d’année si particulier a observé la
révolution de notre planète accompagnée de l’expression d’une autre plus confuse. L’invasion du
congrès américain par une foule à l’apparence autant révoltée qu’hébétée (comme semble confirmer
la triste suite des événements) suggère-t-elle une carence de pensée en démocratie ?
Force est de constater que l’organisation sociale considérée comme la meilleure garante de l’exercice
de nos libertés, notamment celle de s’exprimer, n’a peut-être pas favorisé l’exercice de la réflexion
personnelle.

Nos souhaits pour 2021 sont d’entretenir la pensée libre comme condition pour l’être. Nietzsche
constatait notre appétence à « Faire n’importe quoi plutôt que rien ». Ainsi partageons-nous comme
modeste invitation à ne rien faire parfois et imaginer souvent, cette sélection musicale intitulée
« Révolution permanente ». Savoureuse aspiration que 2021 nous apaise avec notre disposition
naturelle à tourner en rond, d’y inventer quelques joyeuses roulettes, galipettes, pirouettes et
cacahuètes, que la chance de s’organiser en démocratie ne devienne pas un miroir aux alouettes.